Le CNESER : un conseil qui décide pour toute la communauté universitaire
Le CNESER est un organe national consultatif placé auprès du ou de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Il est composé de 100 membres, dont 11 représentants des étudiants, élus tous les deux ans.
Ce conseil donne son avis sur :
- l’organisation des diplômes et des formations,
- la répartition du budget de l’enseignement supérieur,
- les politiques de vie étudiante (santé, logement, bourses…),
- l’évaluation des établissements,
- et même certaines décisions disciplinaires ou nominations.
Mais surtout, il définit la représentativité légale des organisations étudiantes au niveau national. En clair : si une association veut peser dans les négociations avec le ministère, elle doit avoir au moins un siège au CNESER ou au CNOUS.
Qui vote ? Qui se présente ?
Les étudiants ne votent pas directement. Ce sont leurs représentants (les grands électeurs) qui votent pour désigner les 11 sièges étudiants.
Aujourd’hui, quatre grandes organisations y siègent :
- FAGE : 6 sièges,
- Union étudiante : 3 sièges,
- UNEF : 1 siège,
- UNI : 1 siège.
En 2025, 6 listes nationales sont en lice :
- La Confédération des Élus Étudiants PF CEE
- Bouge Tes Campus PF Bouge Tes Campus, FAGE
- UNI et indépendants PF UNI
- Union Étudiante contre la sélection et l’extrême droite PF UE
- UNEF – Le Syndicat Étudiant PF UNEF
- Coordination Féministe, Antiraciste et Écologiste – Étudiants·es Solidaires
PF Coordination Féministe, Antiraciste et Écologiste - Etudiant-es Solidaires
L’IMT : absente des listes, absente des votes, absente des débats
Le constat est amer : pas un seul étudiant ni une seule étudiante de l’IMT ne figure sur l’une des six listes nationales candidates au CNESER 2025.
Et pourtant, nous sommes 14 170, répartis dans 8 écoles publiques, ancrées dans les territoires, engagées, dynamiques, formatrices des ingénieurs qui feront la transition écologique, numérique et industrielle de demain.
Et pourtant, c’est comme si nous n’existions pas.
Car le poids de 14 170 voix est ramené à 3 grands électeurs.
3, pour représenter l’ensemble du groupe IMT, ses élèves et ses doctorants.
3, quand d’autres écoles bien plus petites disposent d’un accès bien plus large à la représentation nationale.
Quelques exemples suffisent à révéler l’ampleur du déséquilibre :
- INSA Toulouse : 3 297 étudiants → 4 grands électeurs
- École polytechnique de Paris : 3 600 étudiants → 3 grands électeurs
- Mines Paris – PSL : 1 075 étudiants → 2 grands électeurs
- École vétérinaire de Nantes : 1 100 étudiants → 3 grands électeurs
- UT2J : 30 764 étudiants → 27 grands électeurs
- Université Paris Cité : 63 000 étudiants → 79 grands électeurs
Et pendant ce temps, à l’IMT : 14 170 étudiants → 3 grands électeurs.
Cela revient à 1 électeur pour 4 723 étudiants.
Contre 1 pour 824 à l’INSA Toulouse, 1 pour 538 à Mines Paris, ou encore 1 pour 367 à l’école vétérinaire de Nantes.
Un écart de représentativité de 1 à 12.
Comment peut-on justifier que 14 000 étudiants aient moins de voix que 1 000 ?
Il ne s’agit plus de déséquilibres ponctuels. Il s’agit d’un système profondément inéquitable où certaines voix comptent… et d’autres non.
Nous sommes absents des listes.
Nous sommes quasi-absents du vote.
Et demain, nous serons absents des débats.
Pas par désintérêt mais par défaut de reconnaissance
Pourquoi c’est si important ?
Parce que le CNESER, c’est l’organe où se joue l’avenir de l’enseignement supérieur.
Parce que ce sont ses membres qui débattent et votent sur :
- la reconnaissance des diplômes,
- les conditions de vie étudiantes,
- les modalités d’orientation et de sélection,
- les réformes des maquettes pédagogiques,
- l’organisation même des établissements.
Ignorer le CNESER, c’est abandonner notre pouvoir de décision.
Aujourd’hui, aucune voix de l’IMT ne participera à ces décisions. Et pourtant :
- nous formons des milliers d’ingénieurs, managers au cœur des défis de notre société,
- nous représentons une part importante de la jeunesse scientifique française,
- nous sommes impliqués dans la vie associative, les projets entrepreneuriaux, l’innovation sociale…
Mais tant que l’IMT n’enverra pas ses étudiants dans ces conseils nationaux, personne ne portera nos voix.
En résumé
Le CNESER n’est pas une instance lointaine et technocratique.
C’est le lieu où se décide l’avenir des étudiants, notre avenir.
Et aujourd’hui, les élèves de l’Institut Mines-Télécom y sont invisibles.
Il est temps que ça change.